LAURIE BOSDECHER pour SUD OUEST
‘adjointe au maire en charge de l’économie, Virginie Calmels, estime que Bordeaux a les clés pour attirer des métiers d’avenir.
lle a un beau carnet dadresses. Virginie Calmels, adjointe au maire de Bordeaux en charge de léconomie, veut faire venir de nouvelles entreprises à Bordeaux. Dans le numérique notamment. La Semaine digitale pourrait y contribuer.
«Sud Ouest». Quelle vision portez-vous sur lécosystème numérique local ?
Virginie Calmels. Je suis impressionnée et positivement surprise par la dynamique entrepreneuriale dans le numérique. Nous avons de jolies pépites. Je pense que cest lié à lhistoire, celle de Kalisto, de Cdiscount et de lessaimage que cela a pu générer. Cest une force pour la métropole qui est bien positionnée sur les métiers davenir.
Un pôle économique numérique va voir le jour aux Bassins à flot. Quen est-il exactement ?
Pour développer de la valeur, il faut casser les silos, mettre au plus près les laboratoires de recherche, universités, créateurs dentreprises, financiers, conseils. Dans mon projet de mandature quAlain Juppé a validé, je veux développer cet état desprit, inspiré de Connect, né à San Diego aux États-Unis en 1985, aux Bassins à flot numériques. On y trouvera de la formation, des start-ups, des pépinières ou un hôtel dentreprises, des entreprises dans le domaine du numérique, du tertiaire supérieur (banques, conseils). Le projet des Bassins à flot va même au-delà, avec dautres activités économiques porteuses pour Bordeaux : le tourisme avec la Cité des civilisations du vin et un complexe hôtelier et le nautisme dont une part de lactivité pourrait être assurée à cet endroit.
Quelle différence entre la Cité numérique à Bègles et les Bassins à flot ?
Pour moi ces deux sites sont complémentaires. Le plus important est davoir le nombre dentreprises suffisant pour occuper ces nouveaux mètres carrés. Les chefs dentreprise, selon leur calendrier et leurs aspirations, choisiront librement où ils veulent aller. De Bègles à Bordeaux-Nord, nous avons créé une sorte de banane du numérique, passant par Darwin et Le Node. Il y a une cohérence.
Comment vendez-vous Bordeaux ?
Nous avons la chance davoir comme nom Bordeaux, marque mondialement connue grâce au vin. À linternational, tout le monde sait situer la ville sur une carte. Nous avons les infrastructures (aéroport, LGV) mais aussi le capital humain, un des piliers de la croissance de demain. Nous pouvons montrer quon est bien formé ici et entrepreneur dans lâme.
Bordeaux a les atouts pour accueillir demain des entreprises de la région parisienne ou dailleurs, pas forcément des sièges sociaux qui sont difficiles à délocaliser en province, mais des filiales ou des services. Cela peut intéresser des employeurs de venir ici, dans une ville plébiscitée par les cadres donc où il y aurait peu de turn over.
Nous avons des spécificités : la viticulture, la santé, le tourisme, le nautisme, le numérique, la filière bois, le laser, laéronautique. Il faut capitaliser sur nos forces, pas trop se disperser, aller sur nos filières dexcellence qui font notre avantage concurrentiel ou compétitif par rapport à dautres métropoles françaises.
Ce vendredi, le vice-président de Google, Carlo dAsaro Biondo vient à la Grande jonction (voir ci-dessous). Pourquoi ?
Lidée est de recevoir le témoignage dun dirigeant de haut niveau, de rapprocher Google des entrepreneurs bordelais, dorganiser avec Google une ou plusieurs journées dédiées aux PME bordelaises pour les aider à se former, à structurer leur dossier de levée de fonds par exemple, ou pour aller solliciter le fonds dinvestissement Google Ventures. Plus généralement, il faut aider à mieux faire connaître lécosystème local auprès des investisseurs privés.
Êtes-vous confiante pour la candidature de Bordeaux au label French Tech ?
Oui. Nous avons montré notre dynamisme. Pour préparer le dossier de candidature, il y a eu un gros travail de structuration de lécosystème, en réalité très segmenté. Ce travail de rassemblement a permis aux acteurs de mieux se connaître, créer des points de rencontre, de pouvoir échanger, découvrir des activités complémentaires. Une fois la bellisés, nous devrons nous faire connaître des autres métropoles et à linternational. Il y aura des complémentarités à créer pour monter une équipe de France avec dautres villes. Bordeaux nest pas toute seule.